Thursday, October 7, 2010

L'euro au plus haut face au dollar depuis février

 
 
L'euro au plus haut face au dollar depuis février
 
L'euro est monté à son plus haut niveau depuis huit mois mardi face à un dollar toujours plombé par la perspective de voir la banque centrale américaine faire marcher la planche à billets pour soutenir l'activité.

Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,3857 dollar contre 1,3683 dollar lundi vers 21H00 GMT.

Face au yen, l'euro gagnait du terrain à 115,33 yens contre 114,08 yens lundi soir, mais le dollar reculait légèrement à 83,23 yens contre 83,38 yens la veille.

L'euro, qui valait moins de 1,30 dollar à la mi-septembre, a touché mardi 1,3858 dollar, son plus haut niveau depuis le 4 février.

"Les mouvements (des devises) suggèrent que la menace de nouvelles mesures d'assouplissement de la Fed reste le facteur dominant sur le marché des changes, ce qui implique que le billet vert reste vulnérable à court terme", a jugé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.

La banque centrale américaine s'est dite prête en septembre à adopter de nouvelles mesures de ce type, qui reviennent à créer de la monnaie pour acheter des titres sur les marchés du crédit. Cela pèse mécaniquement sur la valeur des billets verts en circulation.

Signe de l'opinion négative des marchés quant au dollar, il baissait face au yen alors que la Banque du Japon (BoJ), inquiète de l'appréciation de la devise nippone, a baissé de manière inattendue son taux directeur au jour le jour, dans une fourchette de 0,0% à 0,1%.

Le billet vert n'a pas non plus profité de la hausse plus marquée qu'attendu de l'indice ISM d'activité dans les services aux Etats-Unis.

"La bonne nouvelle, c'est qu'on ne voit pas de nouveau signe d'affaiblissement. D'un autre côté, on ne voit aucune preuve durable de renforcement", a commenté Brian Bethune, économiste chez Global Insight.

L'envolée de l'euro n'a pas non plus été enrayée par l'agence de notation Moody's, qui envisage pourtant d'abaisser la note de l'Irlande, pays dont le déficit public abyssal inquiète les marchés.

"En général, Moody's ne s'est pas montrée assez sévère pour les pays européens", a tempéré Win Thin, de Brown Brothers Harriman. "Placer la note de l'Irlande sous examen dans l'optique d'un possible abaissement (comme abaisser la note de l'Espagne la semaine dernière) vient bien tard".

Signe des tensions actuelles sur le marché des changes. Les principaux responsables économiques européens ont invité fermement Pékin à plus de flexibilité du taux de change du yuan, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao à Bruxelles.

par AFP

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Guerre des changes: l'Europe préoccupée par l'envolée de sa monnaie

Les Européens ont tiré jeudi la sonnette d'alarme face à la forte progression de l'euro qui pourrait saper leur timide reprise, alors que la menace d'une "guerre des monnaies" entre grands pays face à la crise est prise très au sérieux par le FMI.

"Nous estimons actuellement que l'euro supporte une part disproportionnée de l'ajustement des taux de change dans le monde et que (...) cela pourrait affecter la reprise économique, les exportations", a déclaré le porte-parole de la Commission européenne pour les questions économiques, Amadeu Altafaj.

Une crainte d'autant plus grande que les perspectives de croissance en Europe sont mitigées. Le Fonds monétaire international a tablé cette semaine sur une reprise seulement "modérée et inégale" dans la zone euro, avec une croissance de 1,7% cette année puis un ralentissement à 1,5% l'an prochain.

La crise de la dette, qui a affecté la zone euro au printemps, menace toujours l'Europe en raison des difficultés bancaires et budgétaires de pays comme l'Irlande.

Dans ce contexte, les Européens voient d'un très mauvais oeil le taux de change de l'euro grimper sans cesse. La monnaie unique a franchi jeudi le seuil de 1,40 dollar pour la première fois depuis début février.

En matière de taux de change, "un excès de volatilité est nuisible à la stabilité économique et financière", a ainsi mis en garde jeudi le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, à Francfort.

La hausse de l'euro par rapport aux autres grandes monnaies mondiales a notamment pour effet de renchérir comparativement les prix des produits exportés par les pays qui utilisent la monnaie unique.

L'Europe est notamment préoccupée par le bas niveau du yuan chinois.

Elle a demandé cette semaine au Premier ministre chinois Wen Jiabao, en visite à Bruxelles, une appréciation "significative" de sa monnaie. Le yuan "est sous-évalué", a réaffirmé jeudi le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht.

Et à présent on se tourne aussi vers les Etats-Unis.

Pour l'Europe, les déséquilibres monétaires actuels sont "une question cruciale dans un contexte de reprise (économique) fragile et d'incertitudes. Nous allons continuer à le dire aux Chinois mais aussi aux Américains et à M. (Timothy) Geithner", le secrétaire au Trésor américain, a indiqué M. Altafaj.

Les Etats-Unis sont soupçonnés de se satisfaire pleinement de voir le billet vert fondre car cela stimule les exportations au moment où la croissance du pays patine.

Ces questions domineront une réunion des grands argentiers et gouverneurs des banques centrales des pays du G7 vendredi soir à Washington, puis l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international au même endroit pendant le week-end.

L'inquiétude grandit au niveau mondial face à l'atmopshère de "guerre des changes" entre grandes puissances pour affaiblir leurs devises respectives afin d'exporter davantage.

Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a indiqué prendre "très au sérieux la menace d'une guerre des monnaies, même larvée", dans un entretien publié jeudi par le quotidien français Le Monde.

Il a promis que le FMI ferait des "propositions" pour "l'éviter".

Selon le patron de l'institution, la reprise de l'économie mondiale peut faire ressurgir "la tentation de solutions nationales", "notamment en matière de monnaies".

Si la Chine est réticente à laisser le yuan se réévaluer et que les Etats-Unis ne font rien pour faire remonter le dollar, le Japon est aussi intervenu pour affaiblir le yen et le Brésil a pris des mesures pour limiter l'entrée de capitaux dans le pays et la hausse du real.


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